Avec sa formule trio (Teun Verbruggen à la batterie et Philippe Aerts qui vient remplacer Sam Gerstmans à la contrebasse), «Motion» rassemble les ingrédients qui ont fait le succès du premier album : romantisme, lyrisme, ballades lentes voire minimalistes contrastées par des morceaux beaucoup plus “punchy”.
Influencé par des pianistes tels que Mehldau, Jarrett, Paul Bley ou Richie Beirach, Igor présente un nouveau répertoire qui s’inspire des voyages réalisés ces deux dernières années, notamment lors de sa tournée «Road Story». De «Santiago» à «Song for Eden», il nous fait voyager entre le Chili et la Suisse en passant par le paysage arlonais.
«Beaucoup de jeunes pianistes contemporains de jazz ont tendance à reproduire les techniques qu’ils ont acquises dans les salles de répétition. En revanche, Gehenot est un des seuls pianistes de jazz dont la musique semble couler de source grâce à sa sensibilité mélodique et sa prodigieuse précision. Tout en s’appuyant sur la technique, il réussit à garder une incroyable clarté.
C’est essentiellement une approche romantique où l’accomplissement technique n’est que le résultat d’une plus grande clarté d’expression. Par exemple, la cadence soutenue de la chanson «Jaws Dreams» ne délaisse jamais la logique mélodique pour de la fioriture technique. Que ce soit sur ses compositions propres, comme «Song From Eden» ou une ballade maintes fois entendues comme « In the Wee Small Hours of the Morning», Gehenot démontre sa maîtrise croissante des variations thématiques. C’est comme si chaque note ou accord avait fait l’objet de mûre réflexion. Dans la grille de tonalités quelques harmonies sont plus dissonantes que d’autres. Et Gehenot semble à chaque fois en choisir les plus expressives.»
Stuart Nicholson
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