Didier Odieu collectionne les superlatifs depuis ses débuts en 1982. Tour à tour fragile ou passionné, c’est avec un humour d’une grande pudeur, mais sans fard, qu’il démonte les travers de notre société en déviance : individualisme forcené, matérialisme, racisme, paradis artificiels ou cyber-fuite, télé-abrutissement, fatalisme indifférent… Son nouvel opus « Amours Noires » bichonné depuis 5 ans dans sa cave avec l’aide d’invités prestigieux, tels D.J. Dee-nasty, le pape absolu de la hip hop made in France, Jean-Marie Aerts, – guitariste exceptionnel, fondateur de TC MATIC, compositeur attitré de Arno -, DNA, – D.J. emblématique de Urban Dance Squad -, ou Joseph Racaille, le fabuleux arrangeur d’Alain Bashung, marque un virage très net dans l’évolution artistique de Didier : loin, très loin des outrances punkoïdes des débuts, c’est la douceur qui prévaut, dans cet album tout entier dédié au désarroi amoureux. Didier Odieu tourne le dos à la violence incontrôlée pour nous délivrer 13 petites perles qui réinventent l’écriture, et posent les jalons de la chanson de ce troisième millénaire: cocktail de mélodies superbes, de textes exceptionnels et d’un son totalement neuf, inclassable, au confluent de l’éléctroacoustique, du 2-Step et des musiques tribales. Une cure salvatrice dans la morosité ambiante…
Fermer