A l’instar du free jazz des années 60 & 70, «Austerity… and what about rage?» est un véritable cri de rage créatif face au contexte politico-économique actuel. Comme l’explique Manuel Hermia : « Le free jazz est né aux Etats-Unis dans un contexte historique social et culturel particulier, mais dans son essence, il constitue une forme musicale pouvant prendre sens dans toute société et à toute époque, exprimant la transformation du monde autour de nous en soulignant la douceur, la crainte, le chaos ou la rage que cela éveille en nous. De cette manière, le jazz libertaire peut prendre tout son sens dans l’Europe d’aujourd’hui.»
On retrouve sur l’album des compositions basées sur ce que Manuel Hermia appelle le «rajazz», un principe mélodico-harmonique inspiré des ragas indiens, et d’autres compositions flirtant sur les rives du jazz avec des influences indiennes, arabes, africaines et des sonorités plus proches de la musique contemporaine, le panel émotionnel allant du plus doux (“fascinus”) et du plus profond au plus fou et au plus enragé (“austerity”, “infobesity”).
« Austerity and what about rage ? » est un album à la fois ancré dans la tradition et ouvert à toutes les influences, épris de risques mais toujours accessible, qui s’efforce d’honorer cette musique libertaire qu’est le jazz dans son essence.
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