Sa manière de diriger avec tout le corps, de ponctuer les riffs, de lancer les sections avec une précision horlogère, lui ont valu une mémorable ovation.
L’intérêt de thèmes dont il est l’auteur, « Flagey Nine-Thirty », « The Booze Rush », « No Screaming », « Open, No Mute », « Majorette’s Delight », « Avalanche » ou « Le Spectacle est fini »(lequel avait été écrit et composé pour l’un des « Sadi Show » et, par après, mis au répertoire du big band), réside dans le fait qu’ils ont été écrit tout de go pour ce genre de formation, d’où l’exceptionnelle réussite de l’architecture sonore.
Parmi les solistes, on reconnaît au passage Johan (bs) et Peter (as) Vandendriessche, Marc Merciny (tb), Janot Morales (bg), Bert Joris ou Nic Fissette (tp), Marc Godfroid (tb), Alex Scorier (ts), Tony Bauwens (p), Freddy Sunder (g), Tony Gyselink(dms), François Hendrickx (tbb) et Sadi au vibraphone. Ses notes éclatent comme des bulles chargées de vibration précieuses.
Chapeau de toile posé de guingois, foulard lâche, pantalon tire-bouchonné, veste ample et chemise largement ouverte, Sadi s’est toujours mû comme un tap-dancer prêt à bondir sur le plancher ; il y a du félin en lui avec rugissements à l’appui lorsqu’il est possédé par la musique. Sadi défie les lois de l’équilibre. D’instinct, on cherche le fil d’Archal. Dans la position assise, il n’est comblé qu’avec des bongos entre les cuisses. (Marc Danval)
“Ce qui frappe d’abord ici, c’est le travail sur les masses sonores magnifiquement rendu par une production claire et une stéréo intelligente. Du coup, les solistes sont mis en valeur comme dans un écrin de velours : la trompette de Nic Fissette, les saxophones alto et baryton de Peter et Johan Vandendriessche et le trombone de Marc Godfroid sont savoureux tandis que les interventions de Bert Joris à la trompette sur No Screaming et Majorette’s Delight sont tout simplement magistrales. Quant à Sadi, ses notes s’élèvent en apesanteur comme des bulles de lumière avant d’éclater sous la pression du vent. (…)”
Pierre Dulieu
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