Avec Félix Simtaine, je fus un de ces gosses nourris aux accords d’ «ln The Mood». Trop jeune pour les années exubérantes entre 1945 et 1955 et déjà trop âgé pour ce qui est arrivé en mai 1968. Néanmoins, nous avons été parmi les rares adolescents à fréquenter le premier Festival de Comblain-la-Tour le 2 Août 1959. (…) En 1960, Charles Loos avait neuf ans. Vingt bonnes années plus tard, je suis fier d’écrire qu’il n’est pas le seul musicien belge à s’être classé parmi les meilleurs, mais Charles est l’un des plus grands, l’un des plus talentueux et surtout l’un des musiciens les plus sensibles. Son approche musicale me rappelle parfois Thelonious Monk, mais surtout Bud Powell et les «notes bleues» (Dieu sait combien j’aime Bud Powell!). Retrouver Félix Simtaine sur le tabouret du batteur dans cet album pourrait étonner ceux qui pensent qu’il s’agit simplement d’une bonne machine à swing. J’ai toujours affirmé que Félix à le son le plus «black» des batteurs belges. En plus d’être excellent dans le lancement de solistes, il a aussi beaucoup de «sexualité» dans son jeu. Charles, qui pense la même chose, lui a donné l’occasion de montrer toutes ses qualités. Il est le lien parfait entre le piano et la basse.
Riccardo Del Fra joue avec Charles Loos depuis plus d’un an. Cet excellent bassiste italien qui vit à Paris a quelques références. Il a accompagné les grands noms du jazz tels que Chet Baker, Didier Lockwood, Kenny Wheeler ou Paul Motian. Un musicien très mélodique et sensible, constamment sur la même longueur d’onde que Charles et toujours prêt à assumer sa part du dialogue avec ses collègues musiciens.
Je n’ai pas assez de place pour vous dire à quel point cet album est bon et ô combien cette musique évoque les contes fantastiques écrits par Michel De Ghelderode. Et maintenant, s’il vous plaît ne me dites pas que vous ne pouvez pas sortir de vos pantoufles pour aller écouter le trio de Charles Loos! Merci Charles!
Secret Laughs.
Jean-Marie Hacquier
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