De tout temps, les guerres et les révolutions ont amené leur lot de chansons, tantôt patriotiques, souvent vindicatives et agressives, parfois racistes … Il s’agit là souvent des chants officiels, destinés à donner à l’homme de troupe du cœur à l’ouvrage, à exhorter le pauvre couillon de milicien à étriper l’ennemi avec entrain et fierté pour que la patrie en recueille les bénéfices. Au couillon il restera généralement les béquilles, les gaz ou au mieux la mort. Mais il est d’autres chants qui en lieu et place du triomphalisme des états-majors et des gouvernements nous rappellent plus simplement la douleur d’une femme qui voit son amant partir à l’abattoir organisé, la douleur d’un fantassin obligé d’abandonner sa femme et ses enfants, ou encore les espoirs d’un peuple tout entier pour une société plus juste. Ces notes, ces musiques, ces vers sont ancrés dans nos mémoires, fragiles, éphémères, au bord de l’oubli. Les chanter, c’est rendre hommage à toutes celles et tous ceux qui se sont battus dans tous les coins du monde pour que les mots « paix » et « liberté » puissent encore avoir un sens. Les partager, les transmettre, ressusciter le souvenir de ces moments est une nécessité, un devoir. Simplement pour que tout cela ne soit pas perdu. Dit et chanté par le comédien Guy Pion, entouré de Roberto Cordova, Delphine Gardin, sur les arrangements superbes de Pascal Charpentier, le répertoire qui va de Brecht à Vian, des canuts à Victor Jara en passant par Dylan, fait revivre des chansons de révolte et d’espoir, de larmes et de conviction qui secouent notre mémoire.
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