Mais le plus hallucinant est sans doute la démarche choisie par le trio. Le présent enregistrement opte délibérément pour l’audace la plus folle, emprunte souvent les chemins de traverse les plus improbables, flirte par moments avec l’iconoclastie la plus virulente. Et du coup, Pirotton le Sage semble se souvenir comme jamais auparavant de la leçon de l’ami Bill Frisell et prend à bras le corps effets de pédale, contrechants décalés et distorsions expressionnistes.
Ajoutez à cela la palette de couleurs sonores et de polyrythmies déployées par Pougin, alternative inédite au traditionnel arsenal du percussionniste jazz, et les phrasés renouvelés d’un Houben Phénix qui retrouve ici un sens de l’écorchure qui lui va comme un gant.
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